M et Mme De MIREMONT dans leur rôle social de Seigneurs : 1763 – 1789


Comme nous venons de le voir, les droits seigneuriaux sont très étendus et touchent tous les aspects de la vie des habitants des trois villages . L’exercice de ces droits est l’objet d’une lutte permanente, et les seigneurs tentent évidemment d’en tirer le maximum. Ils dirigent tout, décident tout à travers l’exercice de la justice sur leurs terres et édictent les règlements de police :
Les plaids qui sont « assignés par exploit d’assignation » aux habitants et « affichés à la porte de l’église à la sortie de la messe paroissiales ».
Certes Madame De MIREMONT développe des idées de justice (selon Monsieur De PUISIEUX sa ligne de conduite était :)

« ……… Justice à tous,
Surveillance autant qu’il dépendait de moi,
Protection contre les oppresseurs,
Services et secours en proportion de mes moyens ……… »

Mais elle défend tout autant sa place dans la société, tout en exigeant des valeurs morales de la part des dirigeants. Er la situation concrète entraîne des contradictions avec les communautés des villages.

A) - LEURS REVENUS :
Comme ils ne sont pas imposables (Taillables) nous n’avons que peu de renseignements. Mais dans les dossiers de reconstruction ou d’entretien des presbytères ou des églises , dont les frais sont répartis non seulement sur les taillables mais sur tous les propriétaires, nous avons quelques estimations de leurs revenus . A Coucy les Eppes il est estimé à 1990 Livres en 1775, alors que l’ensemble de la communauté a 3977 Livres.
A Mauregny , il est de 5000 Livres en 1760, soit à lui tout seul presque autant que toute la communauté. A Montaigu, il est de 4543 Livres dont 2153 livres pour Thomas Exupert François De MIREMONT , le reste étant à sa tante douairière (en 1787).
Outre les droits seigneuriaux sur lesquels nous n’avons pas de chiffres, ils perçoivent les revenus de leurs terres, les fermages (il y a souvent des clauses de fourniture annuelle de poulets), ceux de l’élevage de moutons (il y en avait encore 150 au château de Coucy en 1810 après toutes les ventes de terres). Ceux de la cendrière du Mont Héraut de Mauregny dont le rapport en 1795 s’élèbe à 5000 Francs. Ceux des carrières dont 10.000 pavés ont été extraits de Mont d’Haye en 1778 et ceux des adjudications-ventes sur pied des bois de leurs forêts.

B) – LA JUSTICE : Les plaids de 1783
La justice seigneuriale est un élément important du pouvoir des seigneurs. Elle comprend :

Un Bailli, proposé par le seigneur et ratifié par le Lieutenant Général du Baillage du Vermandois.
Lieutenant et des Sergents nommés par le seigneur selon le formule « Car tel est notre plaisir et volonté » pour l’exécution des actes de justice.
Un Procureur Fiscal qui s’occupe des intérêts généraux, du maintien de la police, de la perception des droits seigneuriaux, de la surveillance des gardes bois et chasse, de l’entretien de la voie publique, etc ………
Un Greffier qui cristallise toute l’activité juridique en enregistrant les actes, même les actes civils (c’est ainsi que les archives de la justice de Coucy contiennent de nombreux inventaires des biens meubles effectués à la mort des chefs de famille).
Les Plaids sont les règlements de Police édictés par le seigneur. Ceux de 1783 sont communs à Coucy, Mauregny et Montaigu qui ont le même seigneur et le même Bailli. C’est un règlement minutieux et détaillé qui touche tous les aspects de la vie du village, qu’il s’agisse des rapports entre le seigneurs et les habitants, ou les rapports des habitants entre eux. Il défend aussi bien les intérêts du seigneur (les bois, les chasses) que certains intérêts généraux de la communauté dans son ensemble (règlement contre les incendies, sur les puits, les rouissoirs ou construction ou modification des habitations, etc ………). Un village prospère et paisible , c’est aussi l’intérêt du seigneur.
Ce règlement est beaucoup plus détaillé que celui de l’ancien seigneur de Coucy les Eppes (Guillaume de FOUCAULT) ; il est presque tatillon. Il traduit un souci de tout prévoir, et un certain formalisme. Nous ignorons dans quelle mesure il a pu être discuté avec les communautés d’habitants : l’a-t-il d’ailleurs été ?
Mais certaines remarques pratiques de ceux-ci ont été prises en compte dans les annexes de ce règlement.
Enfin, nous ne connaissons pas les pris des actes de justice.


C) – LEUR TRAIN DE VIE :

Les époux De MIREMONT ont eu deux enfants mort-nés ou en très bas âge dont nous n’avons pas retrouvé les actes de naissance. Il est probable que c’est pendant leur séjour à Mauregny, dont les registres d’état civil manquent pour cette période.
Leur fortune passe donc toute entière dans leur train de vie. Le château de Coucy comporte 33 pièces : une cuisine avec un garde manger à coté, un cabinet servant d’office et un fournil, une salle à manger avec un grand office à coté, un salon, une salle de bain avec « un four à bains », une bibliothèque, 13 chambres dont une pour Monsieur et une pour Madame, une chambre de Maître composée de 2 chambres, une chambre pour le régisseur et 8 chambres pour les invités, ces pièces comportent une garde-robe et pour la plupart d’entr’elles un cabinet de toilette ; 6 autres chambres sans appellation et 7 chambres de domestiques.
Les dépendances comportent : une grande remise et 3 petites, un pressoir, une cave, un grenier, un fruitier, un poulailler, une chambre de garde, une « buerie » et un fournil. Dans l’avant-cour : une écurie, une chambre de domestique avec son cabinet, une grange aux bois. Dans la cour : une grange à blé, un fruitier, une loge à porcs, une laiterie, une maison pour le jardinier, une serre, une écurie à vaches, une bergerie. Le tout était clos de murailles et environné d’un parc. Monsieur de BUTTET indique : « Madame De MIREMONT fit construire, adossés aux deux pavillons rectangulaires encadrant le bâtiment principal, deux petites ailes recouvertes d’un toit à la Mansart. La distribution des pièces et leur ornementation furent réalisées suivant ses plans avec un goût parfait ».
Nous ne savons quel a été le rôle de Madame De MIREMONT dans ces embellissements, car le contrat d’achat du château de Coucy les Eppes en 1763 indique qu’il y avait marché entre le Seigneur de FAUCAULT (ancien propriétaire) du 27 décembre 1762 et Florimond MAILLEFER « maître, maçon, architecte et entrepreneur en bâtiments »pour « les réparations, améliorations, constructions nouvelles et améliorissements et agrandissements à faire dans le château et bâtiments dépendants de ladite terre de Coucy ».Thomas Exupert François De MIREMONT s’engage de mener à bien ce marché et à en respecter les clauses qui ont sans doute été définies avec son accord.
Selon le registre d’imposition des routes de Coucy les Eppes en 1789, les époux De MIREMONT avaient 12 domestiques : Intendant ou Régisseur, garde bois et chasse, maître d’hôtel , chef de cuisine, cuisiniers, femme de chambre, laquais, cocher, jardinier, femme de charge, fille de basse-cour, fille de cuisine.
Tout cela donne une idée de leur train de vie. Mais malgré celui-ci , Madame De MIREMONT commence à s’ennuyer à la campagne : dans une lettre à l’Intendant de la Généralité de Soissons, après avoir parlé de Coucy les Eppes où « l’air est doux et pur », elle l’invite à regarder « ma petite Thébaïne comme une maison de retraite et de repos » ( Thébaïne était employé comme équivalent de lieu désert). Elle fit alors de fréquents séjours à Paris, où elle établit des relations mondaines dont Monsieur De PUISIEUX donne la liste. Elle voyage aussi pour sa santé sur les conseils du docteur TISSOT de Lausanne, elle va en cure thermale à Pise en Toscane. C’est au cours d’un de ces voyages qu’elle rendra visite à Voltaire.
Quant à Monsieur De MIREMONT, il assume son rôle de seigneur du point de vue administratif et honorifique, comme l’atteste plusieurs lettres et de nombreux actes portant sa signature. Mais il semble bien qu’il consacre l’essentiel de ses loisirs à la chasse. Les amis qu’on lui connaît sont des militaires ou d’anciens militaires : DALBOIS, hébergé au château de Mauregny , LEROY d’ACQUET, demeurant à Soissons (auquel il constitue enr rente en 1774) ; JUNOT d’Attily qui serait originaire d’Ingrande en Anjou, que Madame De MIREMONT considère aussi comme « l’ami le plus cher » à qui Monsieur De MIREMONT lui fit don de Coucy les Eppes et de la cendrière du Mont Héraut en 1783. On ne sait pour quelles raisons cette donation a été établit ainsi que son inexécution.
Il y a donc un véritable contraste entre la vie mondaine de Madame De MIREMONT, ses problèmes de santé, ses voyages, ses écrits et celles de Monsieur De MIREMONT qui semble bien à l’aise à Coucy les Eppes.

D) – RAPPORTS AVEC LES HABITANTS :

Citant Madame De MIREMONT, monsieur De PUISIEUX raconte qu’au retour d’un de ses voyages ………
« Les habitants sous les armes étoient allés au devant de ma voiture tandis que j’arrivois à pied par un sentier qui abrège le chemin. Il ne restoit pas un homme dans le village si ce n’est au clocher mais toutes les femmes étoient sur leurs portes avec leurs enfants sur leurs bras ou à leurs cotés. La première qui dit :
C’est Madame !
fit retentir partout :
Voilà Madame !
Aussitôt les cloches avertirent au loin qu’il ne falloit plus m’attendre et je fûs accompagnée jusque dans le vestibule par les femmes enchantées de ma meilleure mine ; mais un peu troublées du chagrin de leurs maris vouloient disoient-elles, me faire
Honneur et amour.
Mes yeux se souillèrent, je l’avoue, et sans doute on me pardonne s’ils se mouillent encore ………
Mon mari attendri comme moi trouva tout simple que je me plusse à renouveler ce bonheur. Nous nous retrouverons tous dimanche, leur dis-je, à dîner sous ces grands arbres et à danser le reste du jour ………
« il étoit temps pour eux que le fameux dimanche arrivât. Il leur vint des troubadours, des pastoureaux offrant leurs galoubets leurs chansonnettes. Ils demandèrent la permission de les faire asseoir parmi eux et vers la fin du repas, entre le rogom et le fromage on fit de nouveau :
« Honneur et amour à la mère de bon secours,
c’est ainsi qu’on m’appeloit, avec des refrains en chorus qui perçoient les air mais moins encore qu’ils ne pénétroient dans mon âme.
« Mais aussitôt qu’on entendit les violons qu’on vit arriver différents prix pour les hommes et pour les femmes ce fut des cris de joie à fendre les nues.
J’ouvris le bal avec Monsieur le Bailly ; je dansais une contredanse à chaque groupe et je promis de revenir après mon dîner pour distribuer les prix car, quoique je n’eusse prié personne, le bruit de cette fête champêtre m’avoit attiré du monde ».

Ce texte a été cité par Maxime de Sars dans son ouvrage intitulé « Le Laonnois Féodal », puis par Monsieur de BUTTET en 1989, pour montrer que les relations des seigneurs et des paysans étaient bonnes. D’autres faits vont dans le même sens.
Le frère de Monsieur De MIREMONT et sa belle-sœur, reçus à Mauregny après leur mariage sont si contents de la réception qui leur est faite, qu’ils donnent 120 Livres à la communauté qui sera consacrée à l’achat de la première horloge du clocher de l’église.
Des habitants de Coucy les Eppes ont fait une attestation en faveur de Madame De MIREMONT pour l’aider à se faire rayer de la liste des émigrés.
Mais la réalité est beaucoup plus complexe.
L’exercice du pouvoir des seigneurs, même s’il est assorti d’un souci de « justice », entraîne de sérieuses contradictions avec les paysans. Celle-ci s’exprimeront en particulier sur la question de la chasse et celle des plantations le long des chemins ; ces deux questions sont développées à part.
Cette réalité apparaît dans les écrits même de Madame De MIREMONT :
Traité d’Education des Femmes – Tome 1 – page 313/314 : « Ne craignez point d’étendre ces combinaisons jusque sur vos domestiques. Ce sont nos amis malheureux, dit un ancien ; parmi ces ami-là, vous trouverez bien de petits ennemis. Rien n’est moins naturel que la servitude. Est-il étonnant que la raison y répugne, que le cœur s’en irrite ? ……… En ne leur parlant que pour le nécessaire, on en est toujours plus que respecté, et leur respect tient lieu d’amour……… »
Dans une lettre du 03 Juin 1785 à propos de Montaigu elle écrit : « A titre de seigneur je me suis imposé à moi-même de ménager mes habitants, malgré leur entetement, leurs mauvais procédés et leurs petites fourberies pour éviter de me payer sur les revenus communaux ».

Voir ci-après la note de Monsieur LELEU de Servenay, subdélégué de l’Intendant à Laon expliquant cette affaire.

Dans une lettre du 08 Juin 1769, l’Intendant de Soissons écrit : « le détail que vous me faites, Madame des mauvais procédés de vos habitants ne m’étonne pas. Ils sont ennemis de tout ce qui est raisonnable et juste je suis suffisamment instruit par le détail que vous me faites, de tout ce ridicule de leurs procédés, s’ils se pourvoyent je ferai ce qui dépendra de moy pour tascher de les arrêter ……… ».

Il s’agit ici de Coucy les Eppes à propos de la reconstruction du presbytère.
Ces appréciations donnent une autre idée des rapports avec les habitants :

Elles expriment tous les procès intentés par les communautés ou des seigneurs le sabotage des arbres, les délits de chasse et plus largement tous ceux commis dans les forêts, la manière dont Madame De MIREMONT débarrasse ses chiens de leurs puces (voir le chapitre Chasse), la question du pressoir banal de Mauregny , le désarmement des habitants de St Erme, les contradictions avec le curé de Montaigu, etc ………Ces contradictions s’exprimeront complètement à la Révolution dans les procès sur la propriété des arbres bordant les chemins et routis.
En temps que Seigneurs, le Comte et la Comtesse De MIREMONT ont chacun leur violon d’Ingres :
pour Thomas Exupert François De MIREMONT , c’est la chasse
pour Anne Marie Madeleine, ce sont les lettres et les affaires.

Ces deux aspects sont repris dans les chapitres respectifs.


La Baronnie de Montaigu :
Thomas Exupert François De MIREMONT est Baron et Châtelain de Montaigu, à cette baronnie sont rattachés 12 fiefs suivants :
La Tour et Châtel de la seigneurie de Neuville
La Vicomté de Pagnieux dépendante de l’abbaye de Vauclerc
Le Fief et la seigneurie d’Amifontaine
Les 2 Fiefs de Chermizy
La Terre et Seigneurie de Fussigny
La Terre et Seigneurie du Sieur J.d’Arrançot possédé par les Religieux de Foigny
Le Fief et Châtel de Mauregny
Le Fief d’Aizelles et autres lieux
Le Fief de Réaulcourt St Julien
Le Fief ou Vinage de Barenton Cuny
Le Fief de la Suze qui est maison seigneuriale d’Arrancy
Un Fief scéant à Montaigu qui consiste en une maison en la grande rue et autres bâtiments en dépendant.

Les propriétaires de ces Fiefs devaient faire acte de « Foi et Hommage » envers la Baronnie de Montaigu. Quelques uns de ces actes ont été retruvés.

Les Droits Seigneuriaux :

Les seigneuries de Coucy les Eppes, de Mauregny et de Montaigu jouissent de droits seigneuriaux.
Tous les impôts et droits dus au seigneur sont généralement communs à toutes les seigneuries.
On relève, pour les trois paroisses concernées, au travers des dénombrements, actes de ventes, minutes ……… toutes les charges supportées par les paysans en faveur de leur seigneurs : pour Mauregny il est difficile de retrouver des archives concernant sa seigneurie.

Relevé des droits communs aux 3 Seigneuries :

De haute, moyenne et basse justice, de cens, de rente, de lods, de ventes, de chasse, d’aubaine, d’aulnage, d’épaves, de chargeage du vin, de confiscation, de corvées, de franchises de dîmes à la maison seigneuriale, honorifique, de personnes faisant ménages ou feux, de mesures, de poids, de nomination des officiers de justice, de maître d’école, de maire ou syndic, de prévost des amendes, de pâtres, de pots, de profits, de retraits, de tailles réelles et personnelles, de terrage, de vinage, de vicomté, de colombier, de four, moulin pressoir banaux, …………

Droits particuliers ou apportant des précisions :

a) - Pour Coucy les Eppes :

Le four banal : ce four n’existe plus au 18ème siècle, seul un lieudit a été relevé dans un acte d’arpentage en date de 1746 (Derrière Le Four)
Le pressoir banal se trouvait dans le château et rapporte au seigneur le huitième pots ou lods de vin en 1763.
Le moulin banal situé sur la butte est affermé antérieurement à 1763.
Le droit de faire élever fourches patibulaires à trois piliers sur les grands chemins de Reims à Laon et ailleurs poteaux et carcans (sic) ce droit est mentionné sur le dénombrement de 1702 mais il ne figure plus sur l’acte de vente en 1763
Le droit d’élection : le maire élu doit offrir un chapon au seigneur.
Le droit de taille réelle et personnelle rapporte au seigneur 65 Livres.
Le droit sur chaque personne faisant ménages ou feux rapporte au seigneur, par personne, 1 chapon ou 1 poule par veuve.
Droit de censive directe ou rente sur toutes les maisons et terres, rapportant au seigneur 10 deniers par arpent ou 7 ou 1 deniers par verge suivant certaines zones délimitées.
Le droit de bourgeoisie : chaque bourgeois doit au seigneur 1 jour née par an de corvée de leurs bras ou de leur attelage.
Droit d’exception des dîmes de la maison seigneuriale.
Le droit de seigneur voyeux et de vicomté rapporte 6 denieres par charrette et double par chariot.
Le droit de lods ou de vente imposé au 12ème denier.
Le droit de chasse sur l’étendue du terroir.

b) – Pour Mauregny

Le droit de four banal n’existe plus depuis le 16ème siècle.
Le droit de pressoir banal : ce pressoir est situé à l’extérieur du château.
Le droit de hallage : ce droit étant aboli, le bâtiment fut vendu en 1763, il était situé dans la rue de la Croix dans le prolongement du monument aux morts.
Le droit de moulin banal, en 1702 il y avait 3 moulins banaux, en 1763 il ne subsiste qu’un moulin à vent au Mont Héraut et un à eau au lieudit Le Moulin ; ces deux moulins sont affermés.

c) – Pour Montaigu

Le droit de four banal : le four est affermé à un boulanger qui a l’exclusivité de faire pain blanc et patisserie
Le droit de pressoir banal : le pressoir se situe à l’intérieur du château.
Le droit de moulin banal : ce moulin est détruit par « l’impétuosité des vents » mention dans le dénombrement de 1751.
Le droit de rente perpétuelle pour le droit de chasse accordé aux habitants de Montaigu rapporte au seigneur 40 Livres.
Le droit de taille réelle et personnelle lui rapporte 62 Livres.
Le droit de terrage lui vaut la 13ème gerbe sur une partie du terroir seulement.
Le droit de cens sur les traiteaux et bouchers est de nulle valeur en 1751.
Le droit de vivier, au nombre de 2, un au château et un autre au lieudit Le Chesne, sont également de nulle valeur.
Le droit d’étalage et de mesurage des grains est de nulle valeur en 1751 pour cause de la discontinuation du marché.
Le droit de chargeage et de barrage du vin : droit affermé en 1751.
Le droit de la pierre passe vin assise à Montaigu sur la place du marché où se font plusieurs crus publics.
Le droit de carrière : privilège d’extraction réservé au seigneur.


Nous avons donné le résumé de la totalité des droits seigneuriaux pour bien montrer l’importance et la complexité de ces droits dont les sommes versées en argent comptant ou en nature pesaient bien lourd sur les paysans et artisans des campagnes. Nous faisons aussi remarqué que plusieurs de ces droits étaient déjà tombés en désuétude, comme celui du four banal à Mauregny et Coucy les Eppes et le droit de rouage à Montaigu et à St Erme, le droit de vivier à Montaigu, etc ………

Le domaine foncier :

Le domaine foncier comporte les trois chateaux et les terres.
a) Coucy les Eppes : 123 hectares sur les 603 du terroir et compris le fief Guilleret situé derrière le lavoir.
b) Mauregny en Haye : environ 700 hectares sur les 1024 du terroir et compris le fief du Mont d’Haye et le Bois Fay.
c) Montaigu : 247 hectares sur 2340.

en plus des maisons dans chacun de ces villages ainsi qu’à St Erme, 5 moulins banaux (dont 4 à vent à Coucy, Mauregny, Montaigu et St Erme et 1 à eau à Mauregny ), au moins 2 pressoirs banaux, des carrières à Montaigu et au Mont d’Haye de Mauregny, la ferme de Haye à Mauregny et du château de Coucy les Eppes . Il faut ajouter la dot de Madame De MIREMONT et ses héritages dont 1 rente sur une terre sise à Courlandon (Fismes).