MAUREGNY en HAYE et Les Cahiers d'Histoire

Découverte

La découverte des cendres noires



 Dans son chapitre «Houille», l'Encyclopédie Diderot raconte longuement l'histoire de cette découverte et des premières expériences qui l'ont accompagnée. Elle cite particulièrement le sieur Gouge. Auteur en 1761, d'un rapport à la Société royale d'agriculture de Laon, Gouge, qui en est le président, indique : «il n'y a jusqu'à présent que trois sortes d'engrais : le fumier, la marne et la chaux. Il y en a cependant une quatrième qui a des effets miraculeux : ce sont les cendres\>. Dans ce rapport conservé aux Archives départementales, on apprend que, depuis 1745, les cultivateurs picards importaient de Hollande des «cendres de mer» : il s'agit de cendres de tourbe, qui faisaient «le chauffage ordinaire des Hollandais». Ce commerce était florissant, et, après avoir aussi utilisé des cendres de tourbe de Picardie produites dans la région d'Amiens, on chercha une autre matière propre à être réduite en cendres. On se souvint alors de recherches faites par le seigneur de Beaurains, près de Noyon, en 1735. Faisant creuser un puits, il avait cru trouver du charbon de terre. Il fit alors venir des mineurs d'Anzin où venait de commencer l'exploitation de ce charbon. Mais, ces recherches furent infructueuses : ce n'était pas du charbon, et on appela ce minerai terre-houille. De plus, l'exploitation était difficile à cause de l'envahissement par l'eau. En 1753 on reprit l'étude de cette terre-houille, en la faisant brûler et en la faisant étudier par «l'Académie qui la jugea supérieure à celle de Hollande et d'Amiens». Et les laboureurs en firent rapidement des essais pratiques sur leurs champs et leurs prairies. Ainsi dès le début, essais pratiques et analyses, avec les moyens de l'époque, se complétèrent pour tenter d'améliorer la production agricole. Dès le début aussi le mot «cendres» s'impose : au commencement, on distingue cendres et terre-houille «crue». Mais, dans le langage courant, le mot «cendres» désigne aussi le minerai lui-même, simplement réduit en poudre.

Un deuxième aspect de cette découverte est décrit par L'Avant Coureur de 17604. On a découvert entre Suzy et Cessières «une terre combustible qui brûle d'elle-même et sans y mettre le feu». Ce phénomène d'inflamation spontanée, qui sera expliqué plus tard, donne des cendres de couleur rouge : «une partie du fer est passée à l'état de pyroxyde5». Et, on distingue au XIXe siècle «cendres noires» qui n'ont pas subi l'action du feu

3. Arch. dép. Aisne, D 3.

4. Jardel, Sur quelques particularités de l'histoire naturelle du Soissonnais et des environs de Laon, bibl. mun. Soissons, fonds Périn, 72.

5. D'Archiac, Description géologique du département de l'Aisne, p. 302.

- c'est l'ancienne «terre-houille crue» - et «cendres rouges» qui ont subi l'action du feu, volontairement ou non.


Actu du site

Mauregny en Haye 423 hab. par JM Moltchanoff       

Les cahiers d'histoire de Mauregny ont été rédigés par Guy Pluchart et Jacques Tavola
Les auteurs ont parcouru les services d'archives et publient "Les cahiers d'histoire de Mauregny". 
> Une histoire très détaillée du village de la préhistoire au 19° siècle. 
> Histoire du chanvre à Mauregny 
> Doléances de 1789 
> Cartes postales anciennes 
> Histoire de Fussigny, village disparu 
Un excellent travail ! Un des meilleurs sites de l'annuaire selon l'Annuaire des sites d'histoire des villages

par Gilbert Delbrayelle

début | Powered by CMSimple_XH | Template by w.scharff | Accompanying Template Tutorial | Connexion