Tordoirs et tordeurs

Nous avons les traces de l’existence de tordoirs de 1764 à 1859. Il y avait deux tordoirs « à cheval » en 1821. (La force motrice était un cheval qui actionnait le moulin). Or DAUCHY, en 1800, ne mentionne que 56 tordoirs dans l’Aisne. La place de Mauregny est donc relativement importante. DAUCHY indique encore que « leur fabrication occupe seulement un tiers de l’année les 56 tordoirs ou moulins à huile ». C’était donc un travail saisonnier. Et il est probable que les tordeurs avaient un autre métier.
 
            Nous avons une idée précise de ce qu’est un tordoir par un acte de vente du 14 Novembre 1848. Jean Baptiste BABLED de Courtrizy vend à Pierre Eugène BERNARD, maçon à Montaigu « un tordoir consistant en :
            1 - une presse garnie à faire de l’huile,
            2 - une chaudière,
            3 - une meule avec son gisant et son moulin pour écraser les grains, le tout se trouvant dans un cellier faisant partie d’une maison sise à Montaigu en la grande rue, au coin de celle de Mauregny  » - Prix de vente 250 Francs.
 (Le gisant est la meule fixe sur laquelle tourne la meule supérieure).
            A Mauregny, le 04 Juin 1764, Jean PATTIN conclut un bail pour « un tordoir avec ses instruments » au profit de Jeanne BOITELLE. Le 06 Février 1770 est vendu « un bâtiment dans lequel il y a un tordoir ».
 
            En 1800, nous trouvons deux tordeurs Jean Claude BERNARD et PATTIN Jean Pierre Alexis Jean Claude ;le 28 Novembre 1816, BERNARD Nicolas ;en 1818, COURTEFOIS Jean Joseph; en 1821, Jean Claude BERNARD et Nicolas BERNARD ;en 1825, et le 13 Mars 1826 GOBERT Jacques ; en 1827et en 1831, Jean Claude BERNARD ; en 1833, décède GOBERT Jean Toussaint « tordeur d’huile » ; le 14 Mars 1835, Jean Baptiste POIRIER ; en 1836, Jean Toussaint GOBERT est qualifié « ex tordeur d’huile » ; en 1837 et en 1838 Jean Baptiste POIRIER est « tordeur d’huile » ; en 1839, Jean Toussaint GOBERT. Enfin la matrice cadastrale précise qu’en 1851 a été démoli le tordoir d’Hippolyte BARBIER ; en 1854, celui de COURTEFOIS - BABLED et en 1859 celui de Jean Marie TANNEUR. Cette date marque probablement la fin de cette « industrie ».