Mauregny et Haye, village relativement prospère

Selon le Subdélégué de l’Intendant de Laon en 1782, le village de Mauregny « est l’un des plus aisés de la subdélégation ». En 1788, Mauregny est imposé pour 1 120 livres (taille), alors que Sissonne est imposé pour 1 350 livres pour une population double ; que Montaigu est imposé pour 580 livres pour une population supérieure de 20% à celle de Mauregny. Il faut noter aussi que Mauregny est une des cinq paroisses de « l’arrondissement » de Sissonne (qui compte 43 paroisses) à avoir une foire qui a lieu « à la Saint-Mathias pour les légumes, fils, toiles, etc. ».
 
            Mais il faut bien se représenter toutes les charges qui pèsent sur les habitants : il faut ajouter les droits seigneuriaux, la dîme et les impôts royaux : taille, capitation, gabelle, et imposition pour les travaux des routes. Le village a ses pauvres. L’inventaire des grains en 1789 en mentionne 4, mais un autre inventaire de 1789 mentionne 14 nécessiteux dont 4 mendiants et 2 invalides.
 
            Enfin, il faut situer ce problème des pauvres dans le contexte plus général. En 1760, Monsieur de MIREMONT a un revenu estimé à 5 000 livres, le curé a un revenu de 300 livres, mais il doit s’occuper des pauvres, les habitants de Mauregny ont un revenu moyen de 18 livres. En 1789, les impositions ordinaires pour Mauregny sont de 2 850 livres, l’impôt des routes de 2 850 livres, la dîme de 762 livres. Nous ignorons l’importance des droits seigneuriaux et celui de la gabelle. Mais ces chiffres sont déjà parlants !