Problèmes religieux

Les problèmes religieux.

 
 
            Les biens du clergé ayant été saisis, les curés sont payés par l’état et logés par les municipalités. Cela a certainement été particulièrement ressenti à Mauregny, car le Cahier de Doléances dans son article 4 a demandé « une décharge des réparations et adjudications et reconstruction du presbytère et de l’église..., qui devrait être supporté par les revenus des biens de la fabrique ».
 
            Pendant toute l’année 1790, le curé BOURGEOIS a tenté d’obtenir la réparation de son presbytère. Le 23 août 1790, on dépose un :
 
« un dossier contenant trois pièces relatives aux réparations et reconstructions à faire au presbytère de Mauregny et Haye, renvoyées au Directeur du District pour demander son avis ».
 
Le 10 septembre 1790, on enregistre une :
 
            « demande des habitants de Mauregny et Haye tendant a être autorisée à faire les réparations urgentes au presbytère du dit lieu.
 
            Vu la dite demande, ensemble, le procès verbal de visite et le devis estimatif des réparations à faire, attendu le cas pressant et la modicité de l´objet, le Procureur Syndic entendu et après avoir délibéré, le Directoire estime qu´il y a lieu d´autoriser la Municipalité de Mauregny à faire les réparations énoncés au devis à l´effet de quoi, il sera passé adjudication devant elle des dites réparations, affiche préalablement apposée à la diligence du Procureur de la Commune et les formes à ce nécessaire observées ».
 
            Le 20 septembre 1790, le Secrétaire général écrit :
 
            « Laon, Mer le Président du District de Laon, chers collègues.
 
            Pressé par le curé de Mauregny sur une demande en réparation de son presbytère qu’il dit être très urgente et indispensable, la direction du département me charge de vous prier de remettre les pièces qui ont rapport et qui vous ont été transmises le 18 août dernier sous les yeux de M.M. notre District. Ayez la bonté Monsieur, de donner votre attention à cette affaire et de la remettre et de me mettre en mesure de donner satisfaction au curé s’il y a lieu. - 3ème Comité, le Sr Gal S du département ».
 
            Le 25 septembre 1790, la municipalité envoie un devis de 188 livres 15 sols. Elle propose soit un plancher, soit une voûte pour la cave.
Signé : BRACONNIER, Procureur - TANNEUR, Greffier, BOITELLE, Maire .
 
            Nous ignorons si ces travaux ont été mené à bien.
 
            Par contre, la vente des biens d’église a commencé. Le 09 octobre 1790 est enregistrée la déclaration suivante :
 
            « Je soussigné Jacques WATELLIER, vigneron, demeurant à Morgny, déclare être dans l’intention de faire l’acquisition des domaines nationaux dont la désignation suit :
 
            - Une pièce de vigne contenant 50 verges environ, située sur le terroir de Courtrizy, détemptée par le Sieur curé de la paroisse dudit lieu comme faisant partie des biens de la cure dudit Courtrizy ».
 
            Le 14 mars 1791, le curé BOURGEOIS reçoit son salaire de 300 livres (soit un trimestre) car il a prêté le serment.
 
            Le 21 mai 1791, il fait des restrictions à son serment devant les officiers municipaux.
 
            Le 9 août 1791, il reçoit 1200 livres (soit son salaire d’une année) pour « apurement des comptes ».
 
            En novembre 1791, il a déclaré 701 livres de recettes et reçu un complément de 498 livres (Sans doute s’agit-il ici de comptes plus anciens).
 
            Il continue à tenir le registre paroissial jusqu’au 15 septembre 1792.
 
            Le 30 septembre 1792, il prête le serment de liberté - Egalité devant la municipalité de Clermont (Sans doute Clermont-les-Fermes). Nous ne connaissons pas les causes de son départ et de son remplacement par le curé VIEVILLE qui signe les actes du 11 octobre et 10 novembre 1792.
 
            Le 16 novembre 1792, c’est Jean Claude FERTON (Le clerc laïc qui jusqu’à maintenant signait le registre avec les curés précédents) qui signe l’acte « commis pour cet effet pour l’absence de l’officier public ».
 
            Le 1er décembre 1792, le registre est « clos et arrêté par nous, maire et secrétaire greffier de la municipalité de Mauregny.
 
Signé :                        MORET, maire,
BABLED, secrétaire greffier.
 
            Le 28 décembre 1792, on trouve le premier acte d’état civil signé par la municipalité :
« L’an 1792, le 28 décembre, vers sept heures du matin est née Marie Marguerite, fille de Nicolas DELAN, son père revendié à l’armée et de Elisabeth BABLED sa mère, couturière demeurant à Mauregny dont la déclaration a été faite par Marie Jeanne BOURDIN à Alexandre BABLED, officier public de la commune de Mauregny, dont l’enfans ma été présenté en la maison commune dudit Mauregny en présence de Alexandre MORET, maire de ladite commune, âgé de quarante ans et de marie Jeanne BOURDIN, femme Alexandre BABLED, manouverier demeurant audit Mauregny, tous deux témoins de la naissance de l’enfant, lesquelles ont signé les jours et ans susdits.
Signé : Marie Jeanne BRACONNIER - MORET - BABLED, Officier public ».
 
            C’est le signe concret de l’achèvement du passage de la paroisse à la commune.
 
            Autres signes des temps, on trouve le 15 janvier 1791:
 
            « Vu la pétition du nommé BARON, collecteur des vingtième de Mauregny, pour l´année 1790, afin d´obtenir le payement d´une somme de 18 # 3 sols à lui due par les cy devant Religieux de Saint-Vincent de Laon, lesquels refusent de les acquitter.
            Le Directoire a arrêté qu´il serait délivré à l´exposant un mandat de 18 livres 3 sols qui fait le montant de cette imposition ».
 
Les biens de l’abbaye ayant été saisis, c’est l’administration qui règle l’arriéré de ses dettes.
 
            Le 10 décembre 1791:
 
            « Vente par adjudication de fruits appartenant à la Fabrique de l’église de Mauregny, face à la la requête de Jean Antoine WATELLIER, marguillier de ladite Fabrique, adjugée à Laurent BRACONNIER, vigneron audit lieu et censoit, moyennant 13 Livres 19 sous.
 
            TANNEUR, Greffier à Mauregny, le 08 de ce mois ».
            Le 15 octobre 1792 :
 
            « Pierre COURTEFOIS, maire et Jean Claude DEAUX, procureur de la commune de Mauregny et Haye, commissaire nommé par l´assemblée générale de citoyens de ladite commune à l’effet de faire l´inventaire des effets et ustensiles en argent qui se trouvent dans l´église dudit Mauregny...
            Nous avons trouvés 2 petites pais et une petite écaille le toute en argent pesant les 3 pièces ensemble quatre onces et un quart d´once...
 
            Pour extrait BABLED, secrétaire greffier ».