MAUREGNY en HAYE et Les Cahiers d'Histoire

Madame De MIREMONT avant le mariage

Anne Marie Madeleine d'AUBOURG est née le 10 novembre 1735 à Oeuilly. Elle a été ondoyée le même jour par le Prieur de la paroisse eet baptisée le 18 août 1737 par Le Vasseur, Prieur de l’abbaye de Cuissy.

Sa mère Anne Charlotte De FOUGERES de Courlandon était née à Courlandon, dans le département de la Marne (près de Fismes) et son père François Augustin d’AUBOURG était baron de la bôve et Seigneur d’Oeuilly. Lieutenant Colonnel au régiment de Noailles Infanterie, il s’était distingué à la Cour du Régent par son esprit et son habileté à trousser un madrigal, en voici l’exemple :

L’aveugle enfant pour exercer sa rage
Un jour lança mille traits dans son sein
Ah ! si j’en meurs, Iris, c’est votre ouvrage
Car j’aperçus qu’avec un iris mâlin
Du petit dieu vous conduisiez la main

Sa femme était vive, aimable, enjouée et fort mondaine. « Au lieu d’un mariage avantageux, il avait fait un mariage d’inclination » écrira sa fille, or « le militaire ne remplit ses obligations qu’au dépends de sa fortune ………une maison du bon ton demandait un train de vie au-dessus de ses moyens ». Aux hommes d’affaires, aux amis qui lui faisaient part de leurs inquiétudes à ce sujet Monsieur d’AUBOURG répondait : « La dépense et la dissipation sont nécessaires à ma femme ……… je n’ai pas de descendant ……… ma femme est tout mon univers … …… ». L’arrivée d’un enfant qu’on n’attendait plus obligea à réduire le train de vie. Il fallut vendre la Bôve et se retirer à Oeuilly.

Nous avons quelques éléments sur sa jeunesse grâce à son roman autobiographique : Les mémoires de la Marquise de Crémy, éléments recueillis dans les deux biographies consacrées à Madame De MIREMONT par Monsieur De PUISIEUX en 1892 (Mémoires de la Société des Antiquaires de Picardie – tome 18) et par Monsieur De BUTTET en 1989 (Fédération des Sociétés d’Histoire et d’Archéologie de l’Aisne – tome 34)

Monsieur De BUTTET raconte : « Elle fut mise très jeune – elle avait 8 ans – en pension à Soissons chez les religieuses augustines du couvent Saint Paul ». « Rappeler des souvenirs d’enfance est du temps perdu , écrira-t-elle en 1766, on ne peut se flatter qu’ils intéressent » et pourtant, elle en parlera longuement plus tard dans ses cahiers. Quelques anecdotes font regretter qu’ils aient été perdus ; le jour où l’évêque de Soissons rend visite au couvent, la petite fille est arrivée en retard, a oublié son compliment. Avec la révérence d’usage, elle s’excuse auprès du prélat : « Monseigneur j’aurais eu l’honneur de vous faire ma petite cour, mais j’attendais ma belle robe !». Mademoiselle passa d’heureuses années chez ces religieuses. L’une d’entre elles, Madame d’Hariague, petite fille de RACINE, y était entrée en 1749 . Agée alors de 25 ans , « c’était une personne d’excellent caractère auquel se joignait de l’esprit, des connaissances et l’usage du monde. » Elle allait demeurer pendant des années sa confidente et sa conseillère. Nous la trouverons sous le nom de Madame de RENELLE dans les « Mémoires de la Marquise de Crémy », où leur correspondance tient une grande place. Ayant atteint sa seizième année, Mademoiselle d’AUBOURG quitta le couvent bien à regret, car elle aurait bien voulu y demeurer définitivement. Sur les conseils de Madame d’Hariague, elle rejoignit au château d’Oeuilly sa mère sui jusqu’alors ne s’était guère occupée d’elle. Elle s’y ennuya beaucoup, et fir alors de longs séjours chez Madame de REMONT qui avait une fille de son âge. C’était une « petite vieille encore rayonnante de beauté avec toutes les affectations de l’ancien temps qu’un excellent ton sauvait du ridicule………Quoique la Comtesse ne fût plus riche, elle conservait une bonne maison. Le monde et le jeu lui étaient nécessaires, et chez elle se pressait le monde lettré »……… Et c’est sans doute là que FROMAGE de Longueville aussi la rencontra. C’est celui-ci qui décrit Madame De MIREMONT en 1764 comme « Une des plus jolie femme de province ……… à quinze ans ……… c’était la plus belle rose de Cythère qui ornait le repas des moines……… Depuis son mariage elle effectue des voyages très courts dans la capitale, elle a l’élégance d’une femme de Paris. Sa figure est toujours charmante. Son esprit est très fin, très agréable, très étendu. Il est cultivé par une lecture continuelle des meilleurs écrivains du siècle »……… et il conclut : « Après avoir régné longtemps par sa beauté, son esprit fera des conquêtes dans un âge bien avancé.»

Ce portrait flatteur se passe de commentaires !

Genealogie Aubourg

 


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Les cahiers d'histoire de Mauregny ont été rédigés par Guy Pluchart et Jacques Tavola
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par Gilbert Delbrayelle

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