MAUREGNY en HAYE et Les Cahiers d'Histoire

Plantation de l’arbre de la Liberté.

 

L’administration cantonale a été obligé d’intervenir aussi dans ce domaine.

 
- Résumé de la question.
 
 
            Nous connaissons l’existence de l’Arbre de la Liberté de la commune de Mauregny par deux procès verbaux figurant dans le registre des délibérations de la municipalité du canton de Sissonne.
 
            Cet arbre a été planté devant la maison de « Jean Pierre AUMONT le jeune, boucher et cabaretier... », c’est un ancien « bâtiment à usage de hallage » qui lui a été vendu par le seigneur de MIREMONT le 5 septembre 1761, il demande en mars/avril 1797 une attestation de vente.
 
            L’administration reconnaît que l’Arbre de la Liberté a été planté sur un emplacement privé et gêne l’entrée de la maison. Elle estima le 21 mars 1798 que cet arbre serait infiniment mieux sur une place publique située à la jonction des chemins de Laon et de Festieux (face à l’ancienne mairie).
 
            Avant le 20 mars 1799 , l’arbre fut retiré et un autre vivace a été replanté le même jour à côté du cimetière. L’emplacement que l’on présume se situe à l’angle de la rue principale et de la rue de la Croix qui est le seul emplacement communal dans ce secteur.
 
 
                            - Les documents.
 
 
            Le 01 germinal an VI (21 mars 1798) :
 
            « Vu par l’administration municipale du canton de Sissonne.
 
            1 - La pétition du citoyen Jean Pierre AUMONT le jeune, boucher cabartier à Mauregny, exposive qu’il a été planté un arbre de la liberté sur sa propriété et si proche de sa maison et de la porte d’entrée d’icelle, qu’il en est extrêmement gêné.
 
            2 - S’en soit communiqué à l’agent municipal de Mauregny du 27 pluviôse dernier (15/02/1 798).
 
            3 - Les observations de cet agent.
 
            4 - Son arrêté du 06 ventôse dernier (24/02/1 798) portant nomination de commissaires pour se transporter sur les lieux, afin de s’assurer du commodo et incommodo de la plantation dudit arbre.
 
            5 - Le rapport desdits commissaires en date du 14 dudit mois de ventôse.
 
            6 - S’en soit communiqué de tous les actes ci-dessus au citoyen MIREMONT de Coucy-lès-Eppes pour donner ses observations sur icelles du 24 dudit mois (14/03/1 798).
 
            7 - La réponse du citoyen MIREMONT du 30 (20/03/1 798).
 
            8 - Enfin la grosse en parchemin d’un contrat d’acquisition d’un bâtiment situé audit Mauregny servant au marché de hallage, passé devant BIDELEUR, notaire à Montaigu, le 05 septembre 1761.
 
            En considérant que l’examen des pièces et notamment des observations du citoyen MIREMONT et de l’acte qu’il produit, cet arbre a été planté ni sur un emplacement communal, ni sur
un emplacement national, mais bien sur propriété particulière, que du rapport des commissaires qui ont visité les lieux, il aspert que ledit arbre gêne excessivement l’entrée de la maison du réclamant, que cet arbre serait infiniment mieux sur une place publique située en ladite commune à la jonction des chemin de Laon et de Festieux.
 
            Considérant encore que chacun de ses membres reconnaissent que cet arbre à sa situation actuelle est dans le cas d’éprouver malgré les soins du propriétaire de la maison dont il est question des avaries et dégradations qui pourroient compromettre un citoyen innocent.
            Considérant enfin qu’il est urgent de surveiller et assurer l’existence de ce signe précieux de la Liberté en le plaçant dans un endroit, où il ne soit pas en danger d’une attaque et détruit innocemment, et qu’il y a moyen de prévenir ce désastre en le faisant transporter à l’emplacement indiqué par les commissaires envoyés sur les lieux.
 
 
                                               Aquarelle : Sergent MARCEAU                      Collectrion CHAUVAC
 
Fête de la liberté
 
            Oui, le commissaire du directoire exécutif estime qu’il y a bien d’enjoindre à l’agent municipal de faire procéder sans délai à la transplantation de l’arbre de la liberté de la commune de Mauregny avec les cérémonies et la décence requise en pareil cas dont procès verbal sera rédigé et de suite déposé au secrétariat de cette administration » .
 
            Le 29 pluviôse an VII (17 février 1799) :
 
            « Vu l’arrêté de l’administration centrale de l’Aisne du 12 floréal an VI (01/05/1798), qui ordonne que l’arbre de la liberté de la commune de Mauregny, sera déplanté et ôté de sa position, pour être replanté en ladite commune en l’endroit qui sera choisi à cet effet par l’administration municipale du canton de Sissonne le 02 pluviôse an VII (21/01/1799), conformément aux dispositions de l’arrêté du directoire exécutif du 24 nivôse an VI (13/01/1797).
 
            Considérant, que par rapport à la rigueur du grand froid et de la gelée, la déplantation et la replantation de cet arbre n’a pu avoir lieu le 02 pluviôse présent mois (21/01/1799).
 
            Oui, le commissaire du directoire exécutif, l’administration municipale du canton de Sissonne, arrête, qu’à la diligence des adjoint et agent municipaux de la commune de Mauregny, l’arbre de la liberté planté de ladite commune, devant la maison du citoyen Jean Pierre AUMONT, sera déplanté et retiré de la place où il est actuellement, au jour de décadi inclusivement d’ici au 30 ventôse prochain (20/03/1 799).
 
            Et qu’il en sera replanté un autre vivace le même jour aux frais de la commune avec les cérémonies accoutumées. L’administration choisie à cet effet la place commode pour cette plantation, à côté du cimetière dudit lieu, arrêté en outre qu’elle autorise les agents municipaux des communes du canton à remplacer ceux des arbres de liberté qui sont morts.
Fait en France, ledit jour et an ».
 
 
- Recherche sur l’emplacement de l’arbre de la liberté.
 
            Nous supposons que l’ensemble B3 - B4 - B5 et B6 était l’ancien « bâtiment de hallage » seigneurial (les halles en quelque sorte), et qu’il a été partagé en quatre après son achat en 1761.
 
- La maison et le bâtiment B3 et B4, ont été démolis en 1904 pour « l’agrandissement de la rue de Courtrizy » (vente administrative d’avril 1904). Une carte postale de l’époque montre la démolition. Elle donne la majorité de l’emplacement de l’actuel monument aux morts.
 
- La maison B5 appartenait à Jean Pierre AUMONT. Elle passa aux mains de Claude Joseph AUMONT, cabaretier, en 1836 ainsi que les maisons B6 et B7. Elle est démolie en 1837 et probablement rebâtie entre 1836 et 1844, puisqu’elle apparaît de nouveau comme maison avec B6 et B7 aux mains de BOITELLE -AUMONT Jean Marie (de Montaigu) en 1844.

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Mauregny en Haye 423 hab. par JM Moltchanoff       

Les cahiers d'histoire de Mauregny ont été rédigés par Guy Pluchart et Jacques Tavola
Les auteurs ont parcouru les services d'archives et publient "Les cahiers d'histoire de Mauregny". 
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> Histoire du chanvre à Mauregny 
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Un excellent travail ! Un des meilleurs sites de l'annuaire selon l'Annuaire des sites d'histoire des villages

par Gilbert Delbrayelle

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